Le retour d'Air France entre Nantes et Orly : une bonne nouvelle ?
[Article le plus consulté entre le 28 août et le 4 septembre]
A compter du 31 octobre, Air France assurera 54 vols hebdomadaires sur Nantes-Orly. La compagnie avait renoncé en octobre 1996 à cette liaison, en raison dit-on de la concurrence du TGV.
La fréquence annoncée des vols laisse un peu rêveur, associée à la taille modeste des appareils qui assureront la liaison : des Fokkers de 50 places de sa filiale VLM Airlines(1). Derrière le souci inattendu de reprendre place sur un trajet "court", Air France cherche plutôt à fermer à la concurrence "nantaise" des liaisons qu'elle réserve à Orly. Elle ne s'en cache guère :
« Cette nouvelle desserte permet d'offrir des correspondances de qualité vers les destinations au départ de Paris-Orly, et en particulier vers les départements d'Outre-mer, indiquent la compagnie aérienne et l'aéroport de Nantes-Atlantique dans un communiqué commun. Nantes et sa région représentent [ndlr : pour Orly !] un marché important vers les Antilles et La Réunion. »
Cet objectif stratégique est confirmé d'une part par l'ambition limitée d'attirer 70 000 passagers par an sur cette liaison, ce qui correspond à un taux de remplissage très moyen, et d'autre part par l'annonce par la compagnie réunionnaise Air Austral d'une liaison Nantes - La Réunion à partir de février 2011.
Mais l'arbre antillais cache peut-être la forêt : Orly dessert bien d'autres destinations, notamment européennes (voir la carte publiée par la CCI de l'Essonne). Le projet de Notre-Dame-des-Landes pourrait bien être en ligne de mire...
Cet épisode vient à point démontrer à la fois le rôle de rabatteurs attribué par Air France aux aéroports "de province", les effets multiplicateurs de trafic de la centralisation de celui-ci sur Paris, et l'intérêt économique et écologique de disposer en Bretagne d'un aéroport capable de fédérer assez de demandes pour permettre l'accroissement du nombre de vols directs vers les vraies destinations des usagers.
(1) : La compagnie flamande VLM (Vlaamse Luchttransportmaatschappij) a été rachetée en 2008 par la compagnie irlandaise CityJet, filiale à 100 % d'Air France. Ce choix, de préférence à celui d'une autre filiale comme BritAir, peut étonner.
Illustration : publicité d'Atout Guadeloupe pour des liaisons entre Paris et l'île antillaise.