Les contrôleurs aériens et la sécurité de Nantes-Atlantique
Les opposants à la construction du nouvel aéroport sortent à l'occasion (c'est souvent) l'avis de membres d'un "Collectif de pilotes doutant de la pertinence" du nouvel équipement. Les noms qui apparaissent sont souvent les deux ou trois mêmes. Et les avis portent surtout sur la sécurité offerte par l'aéroport actuel, qui ne leur paraît pas justifier la création contestée. Et ils comparent la situation à celle d'aéroports qu'ils jugent plus dangereux.
La démarche n'affecte guère les arguments en faveur de la construction fondés sur la meilleure localisation recherchée.
Le propos retiendrait davantage l'attention s'il était affirmé que la sécurité des manoeuvres et des populations avoisinantes serait moins bien assurée à Notre-Dame-des-Landes qu'à Château-Bougon ! Comme tel n'est évidemment pas le cas, le transfert assure donc malgré tout un avantage additionnel de sécurité...
Je profite de l'occasion pour rappeler discrètement que les pilotes ne sont pas les seuls spécialistes de la sécurité des aéroports.
C'est aussi - tout de même - l'affaire des contrôleurs aériens, curieusement les grands oubliés parmi les experts sollicités par les opposants.
Or les contrôleurs aériens tenaient il y a trois ans un congrès national à Pornichet - ce qui est le maximum en matière de représentativité de la profession - et ce congrès s'est exprimé clairement sur la sécurité de Nantes-Atlantique et a conclu clairement ...en faveur du transfert.
L'article publié à l'époque sur le site de Presse-Océan peut être consulté en cliquant sur l'illustration. On le retrouvera sans nul doute parmi les annexes du dossier de l'ACIPA ?
Comment imaginer par ailleurs que les pilotes - à qui tout le monde fait volontiers confiance - ô combien ! - pour le pilotage, soient par ailleurs des experts impartiaux du trafic. Ils peuvent l'être, heureusement. Mais comme pour toutes les autres parties prenantes, des considérations personnelles ou même professionnelles peuvent très légitimement influer sur leur appréciation d'une situation : leur résidence, l'avis de leur employeur, l'emploi dans leur profession. Qui pourrait le leur reprocher ?
Il se trouve que le groupe Air France - KLM - dont l'activité va du trafic classique au low cost -n'est pas un partisan acharné de la concurrennce même limitée faite à ses installations de Roissy et Orly, dans lesquelles il prépare l'accueil de 25 millions de nouveaux passagers. Que le groupe connaît des problèmes de gestion de son personnel pilote, dont les effectifs et la rémunération sont en cause. Et que ce petit monde est bien conscient, lui, que le succès de Notre-Dame-des-Landes se traduirait par une diminution relative1 du nombre total de vols et donc du trafic.
Respectons les avis et ceux qui les émettent, mais tous, et gardons les yeux ouverts...
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(1) - En favorisant l'augmentation de la proportion des vols directs, et en diminuant donc celle des vols avec navette préalable et de retour, la desserte des destinations les plus fréquentées se fera en effet avec deux fois moins de vols...