L'école : un lieu privilégié de débretonnisation
Cette enfant de CE2 apprend à l’école que sa commune est dans le département de Loire-Atlantique et dans la région des Pays de la Loire. A la maison, le devoir qu’elle fait consiste à découper des pièces de puzzle et à reconstituer la carte des départements de sa région, et la carte des régions de France. Un moyen ludique et efficace de mémoriser son appartenance à la région des Pays de Loire et de bien identifier « sa » région. On ne lui parlera pas de la Bretagne. Ou alors comme d'une région voisine.
Professionnellement plus sensibilisés au respect des programmes qu'à celui de ces droits-là de l’enfant, les enseignants se font ainsi, aux côtés de la presse quotidienne, les auxiliaires efficaces et consciencieux de la politique de débretonnisation de la Loire-Atlantique.
Les enseignants et élèves des lycées ont en plus la « chance » d’être inondés par "leur" Conseil régional de matériel et de propositions (visites, concours, conseil régional des jeunes…) tendant à conforter l’image et la connaissance de la « région ».
Rappelons que la France a ratifié la Convention internationale des Droits de l’Enfant, dont l’article 30 interdit de telles manipulations des jeunes consciences. Mais que dans son texte de ratification, la "patrie des droits de l'homme" a déclaré « réserver » officiellement – c’est à dire écarter - l’application de cet article sur son territoire, au motif qu’étant une et indivisible, elle n'a pas de minorités. Cas exemplaire de discrimination institutionnelle...